Avant la fête olympique, rentrée concentrée des acteurs du sport
Article de David Picot - la Gazette des communes | A la Une acteurs du sport | Actu expert acteurs du sport | France | Publié le 31/08/2023
Elus et techniciens du sport entament leur dernière ligne droite vers les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Impliqués dans la réussite de cet événement majeur, ils apparaissent déjà tournés vers l’après JO. Entre enjeux de financement du sport et d’héritage olympique, au menu de cette rentrée.

Bien sûr, les Jeux de Paris 2024 occupent tous les esprits... Mais élus comme techniciens du sport ne se laissent
pas pour autant éblouir par les projecteurs olympiques. Leurs regards se portent déjà au-delà de l’été 2024, avec
notamment une forte inquiétude sur les budgets de l’État alloués au sport.
La croissance constatée depuis quelque temps se poursuivra-t-elle une fois la flamme olympique soufflée ? Co-
président du groupe de travail sport à l’Association des Maires de France (AMF), David Lazarus a mainte fois
répété qu’il redoutait « une gueule de bois » post-olympique [1]. « Je crains effectivement un effet ciseau »,
reprend-t-il. « Une partie des dispositifs instaurés risque de disparaître, ce qui se traduira par des recettes en
moins du côté des collectivités. Alors que les engagements antérieurs eux, se poursuivront... »
S’il plaide ainsi en faveur de la reconduction du Plan des 5 000 équipements, qui doit s’achever en 2024, son
« attente porte aussi sur un plan de relance et de rénovation énergétique ambitieux des équipements sportifs ».
- Paris 2024 : le plan des 5 000 équipements sportifs prolongé [2]
Pour le financement, il répond « fonds vert » [3], à hauteur de 10% soit 200M€. Et souhaite surtout « un
engagement pluriannuel de l’État à travers un abondement de 100-200M€ par an sur 3-4 ans au niveau de
l’Agence nationale du sport (ANS). Car « les collectivités ont besoin de sens et lisibilité ». Dans ce contexte, le « premier rendez-vous » se nomme Projet loi de finances (PLF), lequel coïncidera peu ou prou avec l’Assemblée
générale de l’ANS », ajoute-t-il.
Paris sportifs
À travers le PLF, l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes) cible elle, la taxe sur les paris sportifs
qui « dans sa philosophie doit contribuer au financement du sport », rappelle Vincent Saulnier, le Secrétaire
général. Mais celle-ci était plafonnée, à hauteur de 34,6M€ ces dernières années, « alors que son produit a
progressé de plus de 200% depuis 2015 », poursuit-il. « En cette rentrée et avec les autres acteurs du sport,
nous allons nous mobiliser pour un déplafonnement de cette taxe, afin que le sport puisse financer le sport. »
De son côté, France urbaine « va également scruter de près les crédits sport de l’État », confirme Sébastien
Tison, conseiller en charge notamment du sport. Mais l’association d’élus vise aussi un « renforcement de la
dimension sport dans les prochains contrats de ville ». Et ainsi le mettre au menu du prochain Comité
interministériel à la Ville (CIV), vraisemblablement courant octobre. Autrement dit, « un travail avec l’État pour
davantage de moyens associés » mais pas seulement. « Nous aimerions aussi muscler notre coopération avec le
secteur privé pour renforcer le déploiement d’équipements sportifs au sein des quartiers », enchaîne le conseiller.
La politique de la ville va-t-elle devenir plus sportive ? [4]
Inventivité
Du côté de l’Association nationale des directeurs et des intervenants d’installations et des services des sports
(Andiiss), la rentrée constitue surtout une... « continuité de l’été », sourient Marianne Deloubes et Nicolas
Rouquairol, les deux co-présidents. Un été où il fut question de fermetures de piscines – « nous souhaitons rester
optimistes. La majorité est restée ouverte et beaucoup de nouveaux projets sont en cours », », glisse Marianne
Deloubes. Mais aussi par endroits, de l’état de sécheresse des grands terrains de jeu ayant subi des épisodes de
canicule.
- Ouvrir ou fermer sa piscine municipale : le temps des décisions « difficiles à prendre » [5]
Les techniciens expliquent également « se projeter sur la période des Jeux olympiques et paralympiques. En ces
temps de préparation budgétaire, nous réfléchissons en particulier sur les propositions d’animation au sein des
communes », illustre Nicolas Rouquairol. Avec l’enjeu de « faire résonner les Jeux pendant la période estivale,
sachant aussi que nous aurons des contraintes de sécurité », enchaîne la co-présidente. « Il nous faudra être
inventifs. Comme ce sera le cas après les JO, pour éviter que le soufflé ne retombe. » Sur ce dernier point,
comme le conclut Vincent Saulnier, « notre objectif à tous, est de poser des jalons pour une loi Héritage en
2025 ».